NAPOLÉON

C’est une nouvelle passionnante ! « Napoléon » de Ridley Scott, prévu initialement pour une diffusion sur Apple TV+, verra finalement le jour au cinéma. Ce film réunit un casting de choix avec Joaquin Phoenix, Vanessa Kirby et Tahar Rahim.

Présentation

C’était l’un des moments forts de l’année 2023 dans le monde du cinéma. Imaginez, un biopic sur Napoléon Bonaparte dirigé par Ridley Scott, le réalisateur des incontournables Alien, Blade Runner et Gladiator, et avec Joaquin Phoenix (Gladiator, Joker) dans le rôle principal.

C’est avec regret que nous constatons que le film sur Napoléon ne répond pas à nos attentes. Avec une approche scolaire, peu d’inspiration et un manque de vision, le film échoue à conquérir le cœur du spectateur. Voici notre critique du film, sans révéler de détails spoilants.

Bande-Annonce du film NAPOLÉON

L’histoire du film

Le film explore l’ascension implacable de Napoléon Bonaparte vers le pouvoir en mettant en lumière sa relation passionnée mais instable avec son unique amour, Joséphine de Beauharnais.

Notre critique

Malgré les attentes suscitées par le story-board, la promesse était de livrer un portrait saisissant de Napoléon, explorant la corrélation entre sa montée en puissance politique et sa relation tumultueuse avec Joséphine. L’objectif était de tisser un lien étroit entre l’intime et l’Histoire, dévoilant ainsi la personnalité humaine derrière la figure mythique de Napoléon, l’une des grandes figures de l’histoire française. Malheureusement, le résultat final est bien moins captivant, se révélant trop timide et prévisible.

Traversant la vie de l’empereur français de 1789 à 1821, le scénario de David Scarpa (connu pour « Tout l’argent du monde » et « Le Jour où la Terre s’arrêta ») couvre les moments clés de l’ascension de Bonaparte. Malheureusement, il adopte une approche narrative qui ressemble à un chapitrage peu inspiré tiré d’une page Wikipedia. Ce manque de perspective donne l’impression de voir des événements collés les uns aux autres de manière grossière, comme un résumé maladroit en attente d’idées plus élaborées.

Même l’élément central qui aurait pu – voire dû – constituer la relation tumultueuse entre Napoléon et Joséphine manque de consistance. Ridley Scott esquisse certes une liaison intéressante, à la fois romantique et tragique, où les rapports de force évoluent constamment. Cependant, cette construction fragile est entachée de multiples ellipses qui donnent à l’ensemble une impression peu naturelle. De plus, la performance de Joaquin Phoenix peine à convaincre, tout comme l’absence flagrante de chimie entre lui et Vanessa Kirby.
Il convient de noter que malgré ses lacunes, ce film sur Napoléon n’est pas un échec total. Il est important de souligner que Ridley Scott ne vise pas une exactitude historique parfaite et préfère toujours privilégier sa propre narration au détriment d’une fidélité absolue à l’Histoire. Le réalisateur britannique assume ainsi son rôle de créateur visuel, s’inspirant de l’art pictural de Jacques-Louis David et Jean-Léon Gérôme pour offrir des moments visuellement saisissants. De manière occasionnelle, le film parvient à capturer brillamment la légende de Bonaparte.

Si Ridley Scott nous avait précédemment impressionnés avec les scènes de bataille mémorables de films tels que « Gladiator » (2000) ou « Kingdom of Heaven » (2005), il semble moins inspiré dans les séquences de combat de ce film sur Napoléon. De Toulon à Waterloo, en passant par Austerlitz, Scott illustre davantage qu’il ne transcende, et il peine à insuffler l’épique attendue. À 85 ans, le réalisateur semble quelque peu diminué dans son élan créatif, contrairement à Martin Scorsese (âgé de 80 ans), qui a démontré une vitalité bien plus prononcée avec « Killers of the Flower Moon ».

Trop axé sur l’aspect didactique et morcelé dans sa narration, le film sur Napoléon souffre d’un manque de cohésion qui aurait pu donner un sens plus profond à la vie exceptionnelle de son protagoniste. Bien qu’il évite de glorifier exagérément son personnage principal – l’empereur des Français est d’ailleurs dépeint de façon nuancée à plusieurs reprises – le film n’atteint pas les attentes initiales ni ne concrétise la formidable promesse entrevue dans sa conception initiale.